« Au café juif de Belleville, des femmes dépoitraillées sont assises en terrasse, les enfants au sein. Dans la salle du fond, où règne la belote et dont le brouhaha rappelle le pays, grince un gramophone Pathé, et chaque soir on entend résonner dans la rue un air poignant chanté par Yossele Rosenblatt ou un couplet d’une opérette yiddish venue d’Amérique ».
Artiste de notoriété internationale, Isabelle Georges chante l’amour de Paris et de la France. Accompagnée au piano par Frédéric Steenbrink, elle vous emmène en musique dans un tourbillon de nostalgie, tandis que Laurent Berger et Erez Lévy lisent de savoureux extraits des Juifs de Belleville, de Benjamin Schlevin, publié en 1948 et qui vient d’être réédité, qui restitue la vie intense et tragique du petit peuple des artisans et ouvriers juifs de Belleville.
Un vibrant hommage au Paris juif de Belleville, ville d’accueil des émigrants.
Un apéro vodka-cornichons clôturera l’après-midi
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De Benjamin Schlevin, traduit du yiddish par Batia Baum et Joseph Strasburger (L’Echappée, 2025)
Postface et appareil critique de Denis Eckert
Né à Brest-Litovsk (Biélorussie) en 1913, arrivé à Paris en 1934, Benjamin Schlevin restitue dans ce roman écrit dans sa langue maternelle, le yiddish, et publié en 1948, la vie intense et tragique du petit peuple des artisans et ouvriers juifs de Belleville, originaires d’une Europe de l’Est secouée par les suites de la guerre de 1914-1918 et la révolution bolchevique, dans un contexte d’antisémitisme virulent.
En suivant les trajectoires divergentes de Béni l’arriviste et de Jacques l’idéaliste, arrivés ensemble à Paris en 1920, on découvre le monde complexe des petits patrons, des ouvriers d’atelier et des façonniers, unis par des liens de solidarité et d’exploitation, avec les hôtels et les garnis où s’entassent les nouveaux venus, les sociétés de secours mutuels, les cercles politiques et culturels animés par d’infatigables militants, la vie trépidante des cafés bellevillois, les combats antifascistes et les grèves de 1936, jusqu’aux pages sombres de la défaite de 1940 et de l’Occupation.