Conférences musicale de Simha Arom et Olivier Tourny, ethnomusicologues, animée par Hervé Roten, directeur de l’Institut Européen des Musiques Juives
À la fin des années 1980 et tout au long des années 1990, la communauté juive d’Éthiopie émigrait massivement en Israël, accomplissant le rêve de leurs ancêtres d’un retour à Jérusalem. Cependant, en raison de croyances et de pratiques religieuses considérées comme archaïsantes, elle fut invitée à rejoindre un judaïsme normatif plus adapté au contexte de l’Israël contemporain.
Dans ces conditions, Simha Arom lançait un programme d’étude, d’enregistrement et de sauvegarde de ce patrimoine, associant une équipe du Centre de Recherche Français à Jérusalem et de l’Université Hébraïque. Ce programme allait produire un grand nombre de travaux et de publications, dont une anthologie The Liturgy of Beta Israel – Music of the Ethiopian Jewish Prayer publié en 2018 par le Centre de Recherche sur les Musiques Juives de l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Quelques trente années plus tard, qu’est-il advenu du chant de la communauté juive éthiopienne ? Cette conférence musicale en détaillera le destin.
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Directeur de recherche émérite au CNRS, Simha Arom est membre-fondateur de la Société française d’ethnomusicologie, de la Société française d’analyse musicale, de la European Society for the Cognitive Sciences of Music (ESCOM) et du European Seminar in Ethnomusicology ; il est également membre de la Société française de musicologie et du Board of directors du projet The Universe of Music (UNESCO).
Simha Arom a reçu en 2014 le Prix Antoine Bernheim décerné par la Fondation du judaïsme français.
Directeur de recherche au CNRS, Olivier Tourny est musicologue ethnomusicologue spécialiste de musiques rituelles et liturgiques d’Éthiopie et de Jérusalem. Directeur des programmes « Ethnomusicologie de l’Éthiopie », puis directeur du Centre de Recherche Français à Jérusalem, il travaille à présent à l’Institut d’Ethnologie Méditerranéenne, Européenne, Comparative d’Aix-Marseille Université.
Projection du documentaire de Laurence Gavron (France-Sénégal / 2015 / 53 min / VOSTF), suivi d’un échange avec la réalisatrice.
Dans le courant du 20e siècle, un grand nombre de groupes, dans différents pays d’Afrique subsaharienne (Afrique du Sud, Nigeria, Ghana, Ouganda, Cameroun, Mali, Côte d’Ivoire…) se sont « auto-convertis » et revendiquent une identité́ juive. Ces communautés respectent les pratiques cultuelles et les interdits alimentaires du judaïsme, qu’ils ont souvent appris via internet, ainsi que la culture juive – cuisine, musique, langue, etc.
Les leaders de plusieurs de ces communautés ont pu partir en Israel pour étudier dans des yeshivas afin de devenir rabbins. On connaissait déjà̀, depuis la fin du 19e siècle, l’existence de nombreux Juifs noirs aux États-Unis. Ils seraient aujourd’hui plus de 100 000 sur le continent nord-américain. Le film veut rendre compte de ce judaïsme noir, à travers une communauté africaine – celle du Cameroun, avec à sa tête Serge Etélé.
Terminons la soirée autour d’un buffet, à la découverte de quelques plats typiques éthiopiens.