Dimanche 12 juin lors d’une journée ensoleillée s’est tenu dans l’illustre salle Gaveau, le concert d’ouverture de la 17e édition du Festival des Cultures Juives.
Pour cette soirée d’ouverture, le Festival a souhaité rendre hommage à l’un des plus grands violonistes du 20e siècle, Isaac Stern. Un hommage rendu par deux brillants artistes, Renaud Capuçon et Eloïse Bella Kohn.
Après les discours d’ouverture du maire de Paris centre Ariel Weil et du président de la FSJU, Ariel Goldman, c’est le fils d’Isaac Stern, David Stern, qui est monté sur scène pour évoquer non sans humour son père.
Un discours placé sous le signe de l’héritage familial et musical qui fait écho directement à la thématique de cette 17e édition.
Durant plus d’une heure et ce devant une salle quasiment comble, le violoniste de renommée internationale, Renaud Capuçon et la pianiste virtuose Eloïse Bella Kohn ont interprété un programme spécialement élaboré pour le Festival.
Ensemble, ils ont brillamment joué des œuvres emblématiques de la carrière de Isaac Stern pour livrer un vibrant hommage à ce violoniste d’exception.
Le concert s’est conclu sous une pluie d’applaudissements d’un public totalement conquis. Celui-ci a, par ailleurs, pu à la fin du concert, rencontrer et échanger avec les deux artistes lors d’une séance de dédicace. Un moment de partage et d’échange qui a clôturé en beauté cette splendide soirée d’ouverture.
Pour cette deuxième soirée du Festival, le public a pu assister à une projection inédite du second long-métrage de Nicolas Steil, Le Chemin du Bonheur.
Le public a ainsi eu le privilège de découvrir 2 jours avant sa sortie nationale le film au cinéma Luminor situé dans le quartier du Marais. Mais il a aussi eu le privilège de rencontrer le réalisateur ainsi que le scénariste du film, Michel Fessler et l’auteur du roman dont est adapté le film, Henri Roanne-Rosenblatt.
La directrice adjointe de l’action culturelle du FSJU Fabienne Cohen-Salmon en compagnie de l’attaché culturel de l’ambassade du Luxembourg en France, Michal Grabowsk ont commencé par présenter l’équipe du film et ont remercié l’ambassade du Luxembourg et l’équipe du Luminor pour leur participation à cet événement.
Par la suite, le public a pu suivre l’histoire passée et présente de Saül, personnage central, joué par le prodigieux Simon Abkarian.
Succédant à la projection du film, les spectateurs ont pu poser leurs questions à l’équipe du film. Un échange intimiste et exclusif durant lequel le réalisateur a expliqué en toute honnêteté les coulisses du tournage.
La soirée s’est terminée par une phrase de Nicolas Steil sonnant comme un appel à la tolérance et au vivre ensemble : “ j’apprécie que mon film soit qualifié de bienveillant car en ce moment nous en avons besoin”, message que partage le Festival.
Mardi 14 juin s’est tenu dans le décor feutré de la discothèque le Balajo, le “yiddish Tog” proposé en partenariat par Yiddish Sans frontière. Ce bal qui redonne vie au bal populaire d’antan semblait être attendu de pied ferme.
Avant même la fin des préparatifs et des répétitions des artistes, une petite foule trépignant d’impatience s’était déjà amassée. Les plus impatients ont eu droit de rentrer un peu plus tôt que l’heure initiale, créant par la même occasion une petite cohue à l’entrée de la discothèque.
Une fois les participants presque tous installés, les derniers billets vendus et les discours achevés, les véritables choses ont pu commencer !
Porté par une atmosphère chaleureuse et festive, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que la piste de danse du Balajo soit prise d’assaut. Grâce à la formidable chanteuse Talila et les épatants Pletzl Bandits, les participants ont succombé à l’appel des sirènes et ont enflammé le dancefloor. Ainsi pas moins de 180 personnes ont dansé au rythme de chants traditionnels yiddish teintés de mélodies mêlant tango, swing et twist plongeant la salle dans une belle communion et ce jusqu’à la fin de journée.
Après les chants traditionnels yiddish place au jazz ! Succédant au bal “Yiddish Tog”, le trio de jazz polonais Młynarski Masecki Rogiewicz s’est produit mardi 14 juin soir à l’Espace Rachi. Le groupe nous a livré une prestation mémorable nous faisant voyager dans le jazz d’avant-guerre. Des mélodies tirées d’un héritage musical d’antan qui ont su capter l’attention du public.
Pour plus de proximité avec le public, le trio a veillé à que chaque titre soit expliqué en français avant d’être interprété. Une initiative permettant au public de mieux s’imprégner des chansons et en saisir davantage les nuances.
L’hypnotique voix du leader Jan Młynarski a transporté les spectateurs pour les immerger totalement dans l’héritage du jazz d’antan.
Le public réceptif à cette invitation au voyage à chaudement remercier le trio à la fin du concert.
Qui dit mercredi dit journée des enfants. Le Festival a proposé mercredi 15 juin dans l’après-midi, le spectacle Rose en Ciel à la mairie de Paris centre.
Le public a été accueilli dans la salle des mariages de la mairie et ont pu écouter découvrir le conte musical et poétique de Mirélè Rozen.
Ainsi une trentaine d’enfants issus de centres aérés des différents arrondissements que couvre la mairie ont assisté à ce spectacle.
Devant un public concentré, Mirélé Rozena raconté l’histoire de la découverte de ses origines juives au travers notamment de chants en yiddish et de lectures de lettres.
A la suite du spectacle, les enfants n’ont pas manqué de questions à poser aux acteurs de la pièce lors d’une session questions – réponses. Clou du spectacle, les enfants mais aussi les adultes ont chanté tous en chœur le refrain (en yiddish !) de l’une des chansons interprétées par Mirélé Rozen durant le spectacle
Succédant au spectacle Rose en Ciel, la mairie de Paris centre a accueilli mercredi 15 juin l’exposition itinérante La diaspora juive portugaise.
Avant de pouvoir découvrir l’exposition, la soixantaine de curieux présents sur place ont entendu le discours d’inauguration prononcé par le maire Ariel Weil.
Ils ont également entendu la présentation de l’historienne et responsable de l’exposition, Livia Parnes. Durant une trentaine de minutes, l’historienne a transmis des notions permettant d’introduire une histoire assez méconnue du grand public. Le public présent a par la suite été convié à déguster des spécialités portugaises lors d’un cocktail.
Les dégustations terminées, les participants ont librement circulé dans le péristyle de la mairie afin de découvrir une exposition aussi magnifique qu’instructive.
Jeudi 16 de somptueuses mélodies ont résonné dans un joyau architectural, les Archives nationales.
Cinq ans après leur première venue, la talentueuse violoncelliste Sarah Iancu et le remarquable pianiste David Bismuth nous ont fait l’immense plaisir de revenir pour cette 17e édition du Festival.
Dans un décor exceptionnel, les deux artistes ont présenté leur fabuleux 2e opus produit par l’Institut Européen des Musiques Juives et consacré en grande partie aux compositeurs issus de la « Nouvelle école juive de Saint-Pétersbourg ». L’occasion pour la centaine de personnes présente de découvrir des compositeurs tels Joel Engel, Alexander Krein, Lazare Saminski, Joachim Stoutchevski, Jacob Weinberg ou encore Leo Zeitlin.
Une immersion au cœur d’un héritage musical qui a ravi les oreilles des spectateurs venus les écouter.
Ce vendredi 17 juin, le centre Medem a projeté le film documentaire Le Prince et le Dibbouk de Elwira Niewiera et Poitr Rosolowski
Ce documentaire lauréat du prix du meilleur documentaire sur le cinéma à la Mostra de Venise en 2017, propose de retracer la vie et le parcours d’une figure étonnante du cinéma international, le réalisateur Michał Wasyński
Présenté par Marzena Moskal, responsable de projet cinéma à l’Institut polonais, le documentaire donne à voir une autre facette d’un réalisateur souvent dépeint comme un aristocrate polonais, acteur, réalisateur, producteur à Hollywood, mais aussi voyou et menteur. Il permet d’en apprendre davantage sur le poids que représentait son héritage culturel et familial en autre mais également l’héritage qu’il nous a légués au travers de son œuvre cinématographique.
La projection s’est suivie d’un échange entre le public et Marzena Moskal durant laquelle des sujets tels que les mystères autour de sa vie mais aussi les différentes étapes de réalisation et les conditions dans lesquelles le documentaire a été réalisé, ont été au cœur de cet échange.
Au sortir de cette projection, une conclusion semble sauter aux yeux, la vie personnelle de Michał Wasyńsk semble être tout aussi spectaculaire que sa carrière professionnelle
Dans une ambiance feutrée s’est tenu vendredi 17 juin à 19h à la Maison Poésie, une rencontre – lecture autour d’un petit bijou d’humour et de sensibilité, le roman 𝑀𝑜𝑡𝑙, 𝑓𝑖𝑙𝑠 𝑑𝑢 𝑐ℎ𝑎𝑛𝑡𝑟𝑒 de Sholem-Aleikhem.
Pendant plus d’une heure, Nadia Déhan-Rotschild et Évelyne Grumberg, traductrices de l’ouvrage accompagnées de la journaliste Ariane Singer, ont présenté l’ouvrage récemment publié aux Editions de l’Antilope.
Le public a également entendu des passages du roman au travers de lectures en yiddish et en français réalisées par la conteuse Talila
Considéré comme l’un des grands classiques de la littérature yiddish, cet événement a permis de revenir sur les inspirations et choix de narration de Sholem-Aleikhem.
Mais aussi le contexte historique dans lequel l’intrigue se situe ou encore l’humour qu’il use pour évoquer une réalité qui ne l’est pas toujours.
Une rencontre – lecture qui a permis de mettre en exergue les multiples héritages de cet illustre roman